En tant que parent, on a tous déjà rêvé d’être doté d’un super-pouvoir nous permettant de comprendre comment nos enfants apprennent, s’adaptent et évoluent. Comme une boussole parfaitement étalonnée dans le monde parfois déroutant de l’éducation. Ce serait magique (et surtout très pratique 😅), non ?
Mais plutôt que de magie, c’est de science – ou plutôt de neuroéducation – dont il s’agit ici !
Si le terme semble complexe, rassurez-vous, son essence est simple : mieux comprendre le cerveau de nos enfants pour optimiser chaque moment d’apprentissage.
Et si on commençait par une définition ? La neuroéducation est le fruit d’une belle rencontre : celle des neurosciences, qui sondent les mystères du cerveau, et des sciences de l’éducation. C’est un peu comme si des neuroscientifiques et des pédagogues passionnés avaient décidé de se réunir autour d’un café pour combiner leurs expertises et repenser l’apprentissage. ☕ 🧠
La neuroéducation vise à décrypter les rouages cérébraux qui interviennent lors de l’acquisition de nouvelles compétences et connaissances. Elle s’intéresse aux conditions optimales pour stimuler l’apprentissage, identifie les obstacles pouvant l’entraver et propose des méthodes pour les contrecarrer.
Centrée sur l’apprenant, la neuroéducation est une véritable invitation à regarder l’apprentissage sous un nouveau jour. Elle le voit non seulement comme un cheminement académique, mais aussi comme une quête personnelle de compréhension du cerveau.
La neuroéducation ne se limite donc pas à transmettre, elle vise à apprendre… à apprendre ! 🚀
Pierre angulaire de la neuroéducation, la plasticité cérébrale est la capacité du cerveau à constamment se réorganiser et se remodeler.
Imaginez le cerveau de votre enfant comme une jungle dense et luxuriante, initialement difficile à traverser. Les chemins de l’apprentissage y sont d’abord flous et mal définis. Mais avec chaque nouvelle expérience, un sentier se dessine, chaque leçon le dégage davantage, et chaque interaction met en lumière des parcours encore inexplorés. Au fil du temps, grâce à l’entraînement et à l’accumulation d’expériences, certains sentiers se transforment en voies claires et bien tracées.
Ce processus d’adaptation et de structuration du cerveau transforme progressivement un labyrinthe complexe en un réseau de chemins aisément navigables, rendant l’apprentissage de plus en plus naturel et facile. Fascinant, n’est-ce pas ? 🌿
Chaque nouvelle expérience, chaque leçon apprise, chaque sourire partagé façonne de nouvelles connexions neuronales. C’est dans ces premières années de vie que le cerveau, semblable à une éponge, est le plus apte à absorber le monde qui l’entoure. Cette période de grande réceptivité permet d’acquérir une multitude d’informations et de compétences à une vitesse remarquable.
C’est pendant l’enfance, alors que la plasticité cérébrale est maximale, que la neuroéducation prend tout son sens. En exploitant la puissance de cette adaptabilité cérébrale, les méthodes basées sur la neuroéducation maximisent le potentiel d’apprentissage des enfants, rendant chaque expérience plus enrichissante. 💡
✏ Note : La plasticité cérébrale fonctionne à double sens. Si un enfant est exposé à des expériences négatives ou stressantes de manière répétée, cela peut également avoir des impacts durables sur la structure et le fonctionnement de son cerveau… D’où l’importance d’un environnement bienveillant et stimulant pour un développement harmonieux.
Apprendre, c’est avant tout comprendre son propre fonctionnement : identifier ce qui nous semble facile ou compliqué, élaborer des stratégies pour progresser, reconnaître nos besoins en matière de concentration, et déchiffrer les subtilités de notre attention. En un mot, c’est ce qu’on appelle la Métacognition !
La Métacognition, c’est notre capacité, face à une tâche à accomplir ou un problème à résoudre, à prendre du recul pour analyser la situation, et prêter attention à ce qui se passe dans notre tête et dans notre corps. C’est ici qu’intervient notre « petite voix intérieure », ce dialogue interne qui guide notre réflexion : « Rappelle-toi comment tu as déjà résolu un problème similaire », ou « Concentre-toi et décompose le problème étape par étape ». Grâce à elle, nous faisons automatiquement appel à nos ressentis, nos expériences passées, nos savoirs… pour élaborer une stratégie qui va nous permettre d’atteindre notre objectif. 🎯
Cet exercice d’introspection qui consiste à « réfléchir sur notre façon de penser » n’est pas l’apanage des adultes. Il constitue également une brique essentielle dans le développement de nos enfants, les préparant à s’orienter dans un univers toujours plus changeant et à aborder les défis de la vie, qu’ils soient cognitifs, académiques, sociaux ou émotionnels.
✏ Note : En plus d’aider l’enfant à comprendre son propre fonctionnement pour développer ses compétences et gagner en autonomie, la Métacognition aura aussi un impact très positif sur son sentiment de compétence et sur sa confiance en lui. Plutôt que de penser « qu’il ne sait pas le faire », l’enfant se dira « qu’il ne sait pas ENCORE le faire ».
Cette perspective, théorisée par Carol Dweck, Psychologue américaine et Professeure de psychologie à l’Université de Stanford, transforme les défis en opportunités. Elle s’inscrit dans la notion de « growth mindset », reconnaissant que nos capacités et notre intelligence peuvent se développer avec l’effort et le temps, contrairement au « fixed mindset » qui voit nos qualités comme immuables. Pour en savoir plus, consultez notre article “The power of Yet“.
En adoptant une mentalité de croissance, l’enfant comprend que le cerveau évolue et que rien n’est figé à jamais. Cette approche l’encourage non seulement à relativiser et à persévérer face aux difficultés, mais renforce également sa résilience et son désir d’apprendre. En croyant en la capacité d’évoluer et de progresser, chaque effort devient une étape vers le développement de ses compétences, transformant chaque expérience, facile ou ardue, en une opportunité de croissance.
La neuroéducation nous rappelle que chaque enfant est différent, a son propre rythme et sa propre manière d’assimiler. C’est là qu’émerge la nécessité d’une approche éducative sur-mesure et d’une pédagogie flexible et adaptée à ces singularités, bénéfique pour tous, et d’autant plus importante pour l’enfant qui présente une neuroatypie.
Tout comme les goûts et les couleurs varient d’une personne à l’autre, les manières dont les enfants apprennent peuvent également différer et évoluer. Il est important de reconnaître que ces méthodes ne sont pas des étiquettes figées, mais peuvent varier selon la tâche, évoluer avec l’âge, ou se développer avec de nouvelles stratégies d’apprentissage.
L’apprentissage ne se limite pas à des styles rigides comme Visuel, Auditif ou Kinesthésique. En réalité, une approche efficace intègre et équilibre ces différents aspects. Un enfant peut être plus réceptif à certaines informations visuelles ou auditives à un moment donné, tout en tirant bénéfice de l’apprentissage kinesthésique à un autre. La flexibilité est donc essentielle pour s’adapter aux besoins changeants de l’apprenant.
L’enjeu est d’aider l’enfant à comprendre comment l’information est reçue (par exemple, en écoutant) et comment elle peut être traitée ou exprimée de différentes manières (en écrivant ou en expérimentant). Encourager un passage fluide d’une modalité à l’autre enrichit l’expérience d’apprentissage, rendant l’enfant plus adaptable et apte à assimiler de manière complète et intégrée.
Il est donc bénéfique de varier les méthodes d’enseignement pour stimuler une large gamme de capacités d’apprentissage, favorisant un développement plus global et polyvalent.
La neuroéducation souligne combien il est crucial de prendre en compte les variations inhérentes à chaque individu. Non seulement entre différents enfants, illustrant ainsi la variabilité interindividuelle, mais également au sein d’un même petit apprenant, en fonction des circonstances. C’est ce qu’on appelle la variabilité intra-individuelle.
À titre d’exemple, il se peut que certains jours, Maxime préfère faire ses devoirs dans le salon avec la musique de Maman en bruit de fond. D’autres fois, en revanche, il préfère le calme de sa chambre pour s’immerger dans ses mathématiques. Simultanément, sa sœur, Jade, aime toujours travailler au calme dans le bureau de Papa, près de la fenêtre pour contempler les fleurs et les papillons s’envoler. 🦋
Alors oui, nos loulous sont de véritables petites éponges quand il s’agit d’apprendre et leurs facultés d’assimilation sont souvent bluffantes. Mais pour aider leurs cerveaux à se développer, il y a quelques prérequis à respecter…
Les recherches menées par Stanislas Dehaene, docteur en psychologie cognitive, ont permis de mettre en lumière quatre piliers fondamentaux pour favoriser l’apprentissage dès le plus jeune âge.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient approfondir, nous vous invitons à regarder l’interview de Stanislas Dehaene par France Culture. Vous y découvrirez ses précieux conseils pour mieux apprendre… Le premier ? Apprendre à apprendre ! 🤓
Une autre dimension, souvent sous-estimée, joue un rôle précieux pour garantir un apprentissage fructueux : la pause. S’octroyer un break, c’est important… et d’autant plus chez les enfants ! ⏸
Un apprentissage de qualité ne repose pas uniquement sur des méthodes pédagogiques éprouvées. La neuroéducation souligne également le rôle clé de l’hygiène de vie et du bien être général de nos petits protégés.
Trois fondamentaux sont à surveiller :
L’apprentissage est souvent comparé à une vague qui monte et qui descend, oscillant entre les creux d’oubli et les pics de compréhension. 🌊 Grâce à la neuroéducation, parents, professeurs et professionnels de la remédiation appréhendent mieux ces fluctuations et la manière dont elles influencent l’assimilation de nouvelles connaissances chez les enfants.
L’apprentissage est un processus cyclique. À chaque étape, après avoir acquis une connaissance ou une compétence, l’enfant la met en pratique. Lors d’une phase ultérieure, il la révise et la consolide, en y intégrant de nouvelles informations. La réactivation est essentielle à ce processus.
Chaque cycle de révision et d’approfondissement renforce les connexions neuronales, ancrant un peu plus l’information dans la mémoire à long terme.
L’oubli est un mécanisme naturel mis en place par le cerveau pour éliminer les informations jugées superflues. Toutefois, sans révision ou mise en pratique régulière, des informations cruciales risquent, elles aussi, d’être perdues.
La formule magique pour déjouer l’oubli ? Réactivation + Approfondissement ! ✅
✏ Note : À l’instar d’un muscle qui se fortifie par l’exercice régulier, les connexions neuronales se renforcent avec la pratique et la répétition. 💪 Un exemple ? Prenons l’apprentissage de l’anglais ! Au début, peu de connexions neuronales sont établies car la langue est nouvelle. Mais au fil des leçons, de plus en plus de connexions sont formées et tracent un chemin dans le cerveau, rendant chaque session d’apprentissage plus fluide et accessible… Of course ! 💬
Véritable révolution dans le monde de l’éducation, la neuroéducation nous offre non seulement une compréhension inédite des mécanismes du cerveau et de l’apprentissage, mais aussi des outils concrets pour apprendre à nos enfants… à apprendre ! 🚀
En plaçant au cœur de la scène pédagogique le cerveau et sa prodigieuse plasticité, la neuroéducation reconnaît l’unicité de chaque enfant et valorise une approche individualisée de l’apprentissage.
Plus qu’une simple méthode, la neuroéducation est un véritable changement de paradigme qui invite enseignants, parents et enfants eux-mêmes à adopter une approche holistique de l’éducation, où le processus d’apprentissage devient aussi significatif que la connaissance elle-même. Après tout, le voyage est souvent aussi beau que la destination, non ? 😉
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