Dysgraphie: de quoi parle-t-on ?
La dysgraphie est un trouble neurodéveloppemental caractérisé par des difficultés du geste d’écriture. ✍️ Plus précisément, ce trouble spécifique de l’apprentissage se traduit par des déformations ou des erreurs dans l’écriture. Chez les enfants, le trouble apparaît généralement lorsqu’ils commencent à écrire. Ils font des lettres de taille et d’espacement inappropriés, ou écrivent des mots erronés ou mal orthographiés, en dépit d’un enseignement approfondi.
Comment savoir si mon enfant est dysgraphique ?
La dysgraphie se repère généralement à partir de 7 ou 8 ans, quand les enfants commencent à maîtriser l’écriture. Il n’est pas toujours facile de l’identifier, mais certains signes peuvent vous mettre la puce à l’oreille :
- Une écriture illisible ou très lente.
- Une incohérence dans l’écriture, avec des lettres de tailles et de formes différentes.
- Un espace irrégulier entre les lettres ou les mots.
- Une mauvaise tenue du stylo.
- Une fatigue rapide lors de l’écriture.
- Une forte pression du stylo, avec une douleur potentiellement ressentie dans la main ou l’avant bras.
- Une aversion pour les tâches qui nécessitent de l’écriture.
Si ces signaux attirent votre attention, il est recommandé de consulter un spécialiste pour un diagnostic précis. Ce sont souvent les enseignants et les parents qui sont les premiers à repérer ces signes.
Est-ce un trouble définitif ?
On parle plutôt d’un « trouble persistant » : cela ne signifie pas que votre enfant ne peut pas améliorer son écriture, ou adopter des stratégies d’adaptation (comme le recours à des outils) pour lui permettre d’écrire avec davantage de facilité ! Avec le bon soutien et les bonnes stratégies, il est possible de limiter l’impact de la dysgraphie sur le quotidien et la réussite scolaire.
💡 Babaoo’Tip
Dans le cas d’un trouble dysgraphique massif et/ou en lien avec une déficience motrice plus globale, on s’attachera à compenser la difficulté du geste en utilisant des outils adaptés comme les stylos ergonomiques et les logiciels d’aide à l’écriture ; ou en aménageant les conditions d’exécution (temps additionnel, épreuves adaptées, etc.).
La dysgraphie est-elle liée à d’autres troubles ?
C’est souvent le cas. La dysgraphie peut être associée à d’autres troubles DYS liés au langage (dyslexie, dysorthographie) ou à la coordination (dyspraxie), un syndrome dysexécutif (retard de développement des fonctions exécutives) ou un TDAH. Chaque trouble a ses propres défis, mais ils peuvent parfois se chevaucher. C’est pourquoi il est nécessaire d’être accompagné par un professionnel de santé, souvent un médecin, qui joue le rôle de coordinateur des soins.
✏ Note : La dysgraphie n’est pas le reflet des capacités intellectuelles de votre enfant. Son cerveau fonctionne bien mais différemment, faisant de l’écriture un défi à surmonter. 💪
Quels impacts sur la scolarité ?
Bien que la dysgraphie ne soit pas liée aux capacités intellectuelles de l’enfant, elle peut entraîner des conséquences notables sur son parcours scolaire. En effet, la réussite scolaire est intrinsèquement liée à la compétence “écrire”. ✍️
La dysgraphie ne se limite pas à un problème d’écriture : elle peut aussi influencer la confiance en soi de l’enfant. Un enfant dysgraphique écrit plus lentement, ce qui l’empêche de suivre le rythme. Des tâches courantes comme écrire son prénom ou répondre à une question au tableau peuvent devenir de véritables défis. Les devoirs peuvent s’étendre, l’enfant appréhendant les remarques sur son écriture. Les commentaires sur son écriture “illisible” ou sa lenteur peuvent sérieusement éroder sa confiance en lui. Cette différence peut le faire se sentir en décalage avec ses camarades.
C’est pourquoi comprendre ce trouble est primordial pour prévenir des difficultés scolaires. Armés du bon soutien et des ajustements nécessaires, chaque enfant dysgraphique a la capacité non seulement de briller à l’école, mais aussi de s’épanouir et de révéler ses talents singuliers. 🌟
Comment sensibiliser l’entourage scolaire à la situation de mon enfant ?
La communication est essentielle. Discutez ouvertement de la dysgraphie avec l’enseignant de votre enfant. Il est nécessaire que celui-ci fasse preuve de compréhension voire qu’il applique une grille d’évaluation adaptée (temps additionnel, plus grande tolérance sur la qualité de l’écriture, utilisation d’un outil informatique, etc.) afin de ne pas décourager son élève dysgraphique.
Qui consulter pour une dysgraphie ?
La première étape, cruciale, est de consulter un spécialiste, qu’il s’agisse d’un psychomotricien, d’un neuropsychologue ou d’un orthophoniste. Cette démarche permet d’établir un diagnostic précis et de cerner la nature et la « gravité » du trouble.
- En premier, l’ophtalmologiste. 🤓 Et oui ! Avant de consulter tout autre professionnel de santé, on commence par vérifier si l’écriture maladroite n’est pas liée à un trouble visuel (astigmatisme, myopie, amblyopie, strabisme…) qui affecte la coordination entre les yeux et la main !
- Le psychomotricien 🦾 : quand on parle de dysgraphie, c’est souvent le premier nom qui nous vient à l’esprit. Il évalue les fonctions motrices dans leur globalité – dans le cas d’une dysgraphie : la motricité fine – et suggère des rééducations sur-mesure.
- L’orthophoniste 💬 : si on le connaît surtout pour son expertise sur le langage oral et écrit, l’orthophoniste n’en est pas moins précieux pour la dysgraphie. Il a dans son champs de compétences professionnelles le bilan et la rééducation du graphisme (la motricité globale ne sera pas abordée aussi profondément qu’avec un psychomotricien). L’intervention orthophonique peut donc aussi être envisagée, à condition de bien préciser que c’est pour le graphisme lors de la prise de rendez-vous.
- Ergothérapeute 📝 : l’ergothérapeute, c’est un peu le magicien de l’adaptation. Il ajuste l’environnement de travail, suggère des outils malins ou des techniques pour faciliter l’écriture, et se penche sur la motricité fine. Il ajuste l’environnement, met en place des compensations qui permettent d’améliorer le geste graphique quand c’est possible, et quand ça ne l’est pas d’adopter des outils de manière personnalisée (en tenant compte du patient, de sa famille, du besoin et du contexte d’utilisation).
- Neuropsychologue 🧠 : ce professionnel évalue les fonctions cognitives et peut mettre le doigt sur la cause de ce trouble ou d’autres soucis neuropsychologiques.
- Médecin, neuropédiatre ou neuropsychologue 🧑⚕️ : parfois, il faut creuser plus loin. Si les difficultés persistent malgré une première série de séances de rééducation et que les résultats aux bilans montrent encore des difficultés, la question du diagnostic médical se pose. Pour constituer un dossier, il faudra les bilans des rééducateurs déjà consultés (psychomotricien, orthophoniste, ergothérapeute), mais aussi un bilan psychométrique réalisé par un psychologue ou neuropsychologue formé. Une fois ces éléments réunis, on consultera un médecin (pédiatre, neuropédiatre, médecin généraliste formé sur les troubles d’apprentissages ou médecin scolaire).
- Graphothérapeute 🖌️ : de manière ciblée, le graphothérapeute a pour mission de rééduquer spécifiquement l’écriture manuelle, le dessin des lettres et des mots. Il réapprend à tenir correctement le stylo et à avoir une bonne posture lors de l’exercice d’écriture. On notera toutefois que la graphothérapie n’est pas une profession réglementée en France – il n’existe pas de diplôme d’État. Le graphothérapeute interviendra donc potentiellement s’il n’y a pas de diagnostic médical posé.
Accompagner un enfant dysgraphique
Accompagner un enfant dysgraphique nécessite une approche bienveillante, patiente et adaptée. Voici quelques recommandations pour soutenir un enfant présentant ce trouble :
- Outils adaptés : utilisez des stylos ergonomiques ou des crayons plus épais pour faciliter la prise en main. Demandez à votre enfant sur quoi il préfère écrire : présentez-lui différents supports, comme des cahiers à grands carreaux ou à lignes larges qui peuvent l’aider à structurer son écriture.
- Renforcement par la psychomotricité : des exercices spécifiques aident à améliorer la coordination main-œil et la dextérité manuelle.
- Adaptations scolaires et pédagogiques : avec son enseignant, discutez des moyens pédagogiques à mettre en place pour permettre à votre enfant de révéler son potentiel malgré ses difficultés, des aménagements contextuels possibles (temps additionnel, installation, posture, réduction des déclencheurs d’inconfort en cas de particularités sensorielles identifiées), et des outils disponibles (ordinateur, tablette, logiciels adaptés).
- Dialogue continu : entretenez un échange régulier avec l’enseignant de votre petit bout pour suivre ses progrès et identifier les domaines nécessitant une attention particulière.
- Un espace propice au travail : aménagez un coin de travail paisible et organisé pour votre enfant, sans distractions, pour l’aider à se concentrer lorsqu’il écrit.
- Valorisation et encouragement : plus que la perfection de son écriture, c’est l’effort et les progrès de votre enfant qui doivent être mis en avant. Les petites victoires méritent d’être célébrées !
- Planification : aidez votre enfant à planifier ses devoirs et ses révisions, en intégrant des pauses régulières pour éviter la fatigue.
L’accompagnement d’un enfant dysgraphique repose sur une combinaison de soutien professionnel, d’adaptations pratiques et d’une approche bienveillante.
Le récap’ Babaoo !
La dysgraphie est un trouble de l’écriture qui impacte l’enfant dans sa scolarité. Avec le bon soutien et une communication ouverte, votre enfant peut surmonter ce défi et s’épanouir dans sa scolarité. Chaque enfant est unique, et la dysgraphie n’est qu’une facette de sa personnalité. 💪🌈
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