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Tout savoir sur le HPI : l’interview de Nicolas Gauvrit

Le HPI… on en a tous déjà entendu parler ! Nicolas Gauvrit, Chercheur en Sciences Cognitives à l’Université de Lille, spécialiste du HPI et mathématicien, nous dit tout sur le Haut Potentiel Intellectuel !
Babaoo Le Mag Tout savoir sur le HPI : l’interview de Nicolas Gauvrit
HPI - Nicolas - Gauvrit - Interview

L’interview de Nicolas Gauvrit, spécialiste du HPI

 

Tu es chercheur et mathématicien, tu dois être vachement intelligent…

Super intelligent, oui ! [rires]

Comment t’es-tu intéressé au sujet du HPI ?

Par hasard ! Je me suis retrouvé dans une conférence où on racontait plein de choses sur le HPI. A quel point, quand on est jeune, on peut faire des cauchemars, etc. Comme les ¾ de la salle, je me suis reconnu dans la description et j’ai voulu en savoir plus…

En tant qu’expert en sciences cognitives, comment développes-tu ton intelligence ?

Je ne sais pas si je la développe, mon intelligence… [rires]

Mais qu’est-ce que c’est l’intelligence ?

Bonne question ! Ma définition, c’est que c’est ce qu’on appelle aussi le facteur « g ». Une sorte de capacité générale qui englobe plein de choses : la mémoire, la rapidité, la capacité de raisonnement, le vocabulaire, etc.

Alors, doit-on parler de « l’intelligence » au singulier, ou « des intelligences » au pluriel ?

En effet, la définition de l’ « intelligence » fait l’objet de nombreux débats. Si le concept de facteur « g » est largement reconnu, d’autres approches sont également envisagées.

La difficulté de parvenir à une définition universelle de l’ « intelligence » réside dans sa nature intrinsèquement floue et complexe. Ce n’est pas simplement ce que nous, en tant que chercheurs ou théoriciens, souhaiterions définir. Lorsqu’on interroge les gens sur leur conception de l’intelligence, les réponses varient grandement, témoignant de la complexité de ce concept. Ainsi, il semble qu’il n’y ait pas de réponse unique à cette question…

Les surdoués sont-ils des gens ordinaires ?

Ils sont ordinaires dans le sens où la différence entre les HPI et les autres n’est qu’une différence quantitative. Ils sont plus rapides, ils ont plus de mémoire, un meilleur raisonnement. Mais ils n’ont pas un fonctionnement différent. Pour faire un parallèle, c’est comme lorsque l’on parle d’athlètes : ils sont comme les autres, mais plus forts, plus musclés, plus endurants… C’est pareil en ce qui concerne les HPI et les « gens ordinaires » !

Toi, tu penses que tu es HPI ?

Je n’en sais rien et je n’ai pas envie de le savoir ! Je n’ai pas envie de passer les tests… C’est trop dangereux, on ne sait jamais ! [rires]

Si je découvre que je suis HPI, quel est le premier conseil que tu me donnerais ?

Il ne faut surtout pas s’emballer ! [sourire]

Peux-tu rapidement expliquer ce qu’il se passe dans le cerveau d’un HPI ?

C’est un cerveau normal, mais boosté. Il y a plus de mémoire, de connexions, d’idées, ça va plus vite, il y a plus de place… Mais c’est un cerveau comme un autre ! C’est comme les voitures : il y a des petites voitures et des grosses voitures, mais toutes fonctionnent de la même manière.

Le Haut Potentiel Intellectuel en quelques mots, qu’est-ce que c’est ?

Je pourrais en faire deux définitions :

  • Dans l’inconscient collectif, d’un côté, il y a une définition un peu plus abstraite, mais qui saisit l’essence même de ce concept : « Être HPI, c’est avoir ce « je-ne-sais-quoi » nécessaire pour, un jour, devenir un génie et révolutionner la culture ou créer une nouvelle théorie scientifique ».
  • D’un autre côté, il y a une définition plus pratique: « On est à Haut Potentiel, si on a un Q.I. (Quotient Intellectuel) supérieur à 130 ».

Ces deux définitions ne se recoupent pas parfaitement, mais il y a un fil conducteur, une sorte de lien entre elles.

Le HPI, en 3 mots… ou plutôt en 3 anneaux ?

Par « Intelligence », on entend cette capacité à accomplir diverses tâches rapidement, à avoir une bonne mémoire, etc. C’est ce qu’on mesure avec le Q.I. Mais certains disent que ce n’est pas suffisant, surtout si on pense que la vraie définition de l’intelligence implique de révolutionner la nature humaine. Pour ça, il faut de la « Créativité », cette aptitude à être original, à sortir du lot. Parce que si on n’a que l’intelligence, on sera peut-être efficace, mais pas forcément révolutionnaire.

Mais ce n’est pas tout. L’intelligence et la créativité ne suffisent pas. Il faut aussi être capable de se mettre au travail. En fin de compte, pour accomplir quelque chose de grand, il faut s’engager à fond dans la tâche, avoir cette motivation.

Voilà, ces trois éléments : Intelligence, Créativité et Engagement, c’est un peu comme les trois anneaux nécessaires pour, qui sait, un jour, révolutionner la nature humaine.

Les HPI font tout mieux que tout le monde : Vrai ou Faux ?

Pas tout. Ils ne sont pas forcément meilleurs en intelligence émotionnelle, ni pour ce qui est moteur, donc le sport. En fait, c’est plutôt dans la sphère cognitive qu’ils sont meilleurs que les autres.

HPI, chance ou malédiction ?

Chance !

Je me trouve particulièrement intelligent, comment savoir si je suis HPI ?

Si vraiment c’est important, tu peux simplement passer un test de Q.I. pour savoir s’il dépasse 130.

Mais au fait, c’est quoi le Q.I. ?

Le Quotient intellectuel, c’est une mesure, un nombre qui tourne autour de 100… 130, c’est très élevé, 70, c’est très faible. Il va mesurer une forme d’intelligence qui correspond au facteur « g ». On parle de puissance mentale, de capacités cognitives assez générales.

Tu as déjà passé un test ?

Oui, mais je n’ai jamais eu le résultat !

Est-ce qu’un Q.I. élevé veut forcément dire agir intelligemment ?

Non, ça dépend ce que signifie « agir intelligemment ». Mais avoir un Q.I. élevé signifie que l’on est plus efficace, on a donc le potentiel pour apprendre, mais on peut l’utiliser pour faire le mal ou défendre des idées fausses qu’on aurait dans la tête. Parfois un Q.I. élevé est plutôt défavorable… Pour l’esprit critique, par exemple.

Être HPI, la nouvelle tendance du siècle ?

C’est en tout cas la tendance des dernières décennies, oui.

Il y a plus de HPI qu’avant ?

Non, il y a toujours 2,3 % de la population qui l’est. En tout cas, si on suit la définition « Q.I. supérieur à 130 », ce pourcentage ne change pas.

Expérimenter le monde en tant qu’HPI, c’est un peu comme…

C’est comme vivre un peu plus vite avec un petit peu plus de lumière !

Aurais-tu un conseil ou une idée d’activité pour aider les enfants HPI à tirer le meilleur parti de leur potentiel ?

Plutôt que de vouloir développer son potentiel, il faut d’abord se développer soi-même. Si tu aimes la poterie, fais de la poterie, plutôt que de devenir ingénieur ou médecin, même si tu en as la capacité. Je ne suis pas sûr que ce soit utile de développer son potentiel, sauf si on en a la volonté. Alors on a la motivation qui va avec.

HPI, philo-cognitif, zèbre, surdoué… c’est du pareil au même ?

La réponse rapide est « oui ». Même si ces termes ont des connotations très différentes. « Surdoué », on l’utilise moins maintenant, parce que ça sonne un peu comme « trop doué », et ça peut sous-entendre qu’il y a des problèmes associés, ce qui n’est pas nécessairement le cas. « Zèbre », au départ, voulait peut-être simplement dire HPI, mais maintenant, ça renvoie plutôt à hypersensible et malheureux.

Quant à « philo-cognitif », c’est un mélange de plusieurs trucs. Rien qu’avec la formation du mot, c’est quelqu’un qui « aime la cognition », et donc, ça ne cadre pas vraiment avec la définition classique d’un HPI.

Mais pour faire court, oui, tous ces termes renvoient plus ou moins à la même idée.

Si je suis HPI, impossible de me faire des amis ? Neuromythe ou réalité ?

C’est n’importe quoi ! On peut se faire des amis parmi les HPI, mais aussi parmi les autres. Donc c’est faux, en général, les HPI sont bien entourés.

Chez Babaoo, on pense que savoir s’adapter est indispensable au 21ème siècle. Et toi, t’en penses quoi ?

Je pense qu’il a toujours été indispensable de s’adapter. [sourire]

Jeux vidéo et développement de l’intelligence : match ou pas match ?

Plutôt match. Il y a des arguments pour et contre, mais la majorité sont plutôt positifs. Donc ça matche !

Babaoo est un jeu neuroéducatif qui développe les Fonctions Exécutives. Du coup, si j’y joue, je vais forcément devenir plus intelligent ?

Pas sûr… Oui, une partie de l’intelligence liée au facteur « g » peut être développée, mais il y a d’autres aspects de l’intelligence qui sont assez résistants au changement. Prenons la mémoire, par exemple. C’est vraiment difficile de la développer. On peut apprendre des techniques pour retenir plus, mais c’est un peu comme tricher ! [sourire]

La mémoire est très dure à développer…

Babaoo, invite les enfants à explorer leur Cerveau. Et toi, tu montes à bord ?

Oui, la Métacognition, c’est important. Ici, on est en plein dedans donc le jeu est intéressant.

Tu offrirais Babaoo à tes enfants ?

Mes enfants ont 19 ans, donc ils sont trop âgés, mais s’ils avaient l’âge, oui, je prendrais la version d’essai pour voir ! [sourire]

Une lecture à conseiller pour les curieux ?

J’en ai deux.

Un mot pour terminer cette interview ?

Disons que le message principal, quand on est HPI, c’est qu’il ne faut pas s’emballer. Ce n’est pas une si grande nouvelle… On fait simplement partie de la population, tout comme ceux qui mesurent plus de 2 mètres. Être HPI, c’est plutôt une chance, quelque chose de positif, mais ce n’est pas une révolution en soi. [sourire]

➡️ À lire également : Tout savoir sur la Métacognition : l’interview d’Alexandra Volckaert

 

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