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Les biais cognitifs chez l’enfant

L'éducation moderne ne se limite pas à l'apprentissage des matières académiques traditionnelles des mathématiques, des sciences ou de la littérature. De plus en plus, l’école et les parents tendent à développer les compétences psychosociales des enfants pour éduquer et former des individus empathiques et socialement adaptés.
Babaoo Le Mag Les biais cognitifs chez l’enfant
les biais cognitifs

À partir de la rentrée 2024, les enseignants de l’Éducation Nationale doivent déployer l’enseignement des compétences psychosociales (CPS) et intégrer des cours d’empathie à leur pratique. L’objectif ? Lutter contre le harcèlement scolaire, en dotant les élèves de connaissances et compétences pour comprendre leurs émotions et le fonctionnement de leur Cerveau. Au premier rang des connaissances à acquérir pour développer une bonne pensée critique, on retrouve les fameux biais cognitifs, ces raccourcis naturels que prend parfois notre Cerveau pour fonctionner plus rapidement ! Quels sont ces biais ? Comment en prendre conscience ? Babaoo fait le point pour vous ! ⬇️

Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

Un biais cognitif est une distorsion systématique dans la manière dont notre Cerveau traite et interprète l’information. Ces raccourcis mentaux sont des mécanismes naturels qui nous permettent de prendre des décisions rapides sans avoir à analyser chaque détail de notre environnement. Bien qu’utiles, ces biais peuvent aussi conduire à des erreurs (jugement, interprétations erronées de la réalité, etc.).

La nature non pathologique des biais cognitifs chez l’enfant

Les biais cognitifs ne sont pas des défauts ou des maladies de l’esprit. Ce sont des aspects du fonctionnement normal d’un Cerveau humain, pour les petits comme pour les grands. Le Cerveau est conçu pour fonctionner de manière économique : il utilise le moins de ressources possible pour traiter de nombreuses informations chaque jour.

Avoir conscience des biais cognitifs pour prendre du recul

Prendre conscience de ses propres biais cognitifs est la première étape pour apprendre à les gérer. Il ne s’agit pas de les éliminer (ce qui n’est ni possible, ni souhaitable) mais de reconnaître leur existence en chacun de nous. De cette manière, l’enfant apprend à les identifier et à les questionner.

L’objectif ? Développer la pensée critique critique des enfants pour prendre des décisions éclairées. ⭐

4 catégories de biais cognitifs

Anais Roux, dans son ouvrage Neurosapiens, nous aide à identifier 4 catégories de biais cognitifs chez l’enfant :

  • Biais liés aux situations d’urgence

En cas de danger, le Cerveau privilégie une réponse rapide plutôt qu’une analyse approfondie. Ce biais est crucial pour la survie, car il permet de réagir instantanément face à une menace.

  • Biais liés à une surcharge informationnelle

Lorsqu’on est submergé par trop d’informations, le Cerveau sélectionne ce qui lui semble le plus pertinent. Ce biais aide à se concentrer sur l’essentiel et à éviter la paralysie par analyse.

  • Biais liés à la gestion de la mémoire

Pour éviter de surcharger la mémoire avec des détails insignifiants, le Cerveau de l’enfant utilise des raccourcis pour se souvenir de l’essentiel. Ce biais permet de stocker et récupérer des informations de manière plus efficace.

  • Biais de cohérence et de sens

Le Cerveau a tendance à rechercher des modèles et des significations même là où il n’y en a pas. Ce biais aide à donner un sens à un environnement, mais peut aussi conduire à des conclusions erronées, ou à chercher “un coupable” par exemple.

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Les différents biais cognitifs chez l’enfant

En comprenant ces biais, il est possible d’analyser de quelle manière la perception de la réalité est influencée, pour apprendre à en reconnaître les distorsions. Il existe un certain nombre de biais que l’on peut décrire chez l’enfant – et chez l’adulte ! En voici une liste.

Biais d’illusion de corrélation

  • Qu’est ce que c’est ? Le biais d’illusion de corrélation survient lorsque l’on perçoit une relation entre deux événements ou variables qui n’existent pas ou qui est exagérée.
  • Exemple : certains enfants renoncent à faire une activité un soir de pleine lune, pensant qu’il y a plus d’accidents ces soirs-là.

Biais d’autorité

  • Qu’est ce que c’est ? Le biais d’autorité est la tendance à attribuer une crédibilité excessive à des figures d’autorité, indépendamment de la véracité de leurs affirmations.
  • Exemple : l’habit ne fait pas le moine ! Un enfant peut accorder une confiance aveugle à un médecin en blouse blanche ou à un policier en uniforme, croyant que tout ce qu’ils disent est vrai, même si parfois ils peuvent se tromper.

Biais de négativité

  • Qu’est ce que c’est ? Le biais de négativité est la tendance à se souvenir plus facilement des expériences négatives que des positives.
  • Exemple : un enfant pourrait avoir l’impression que les trains sont toujours en retard, car il se souvient davantage des trains qui arrivent en retard que de ceux qui arrivent à l’heure, peut-être parce que l’entourage relate plus souvent quand un train arrive en retard, et ne mentionne rien de particulier lorsque le train arrive à l’heure.

Biais d’optimisme

  • Qu’est ce que c’est ? Le biais d’optimisme consiste à accorder plus d’importance aux bonnes nouvelles qu’aux mauvaises, ce qui peut engendrer une vision trop positive de la réalité.
  • Exemple : un enfant vient de passer 2 semaines de vacances au soleil et ignore une alerte d’orage le 15 août. Il ne prend pas son imperméable pour sortir ce jour-là, pensant que le beau temps continuera, même si la météo annonce le contraire.

Biais de conformisme

  • Qu’est ce que c’est ? Le biais de conformisme est la tendance à suivre l’opinion ou le comportement du groupe, souvent au détriment de son propre jugement.
  • Exemple : pendant un exercice collectif de calcul mental sur ardoise en classe, un élève change sa réponse (pourtant correcte) au moment de la mise en commun des résultats pour se conformer à celle de ses camarades, croyant que les autres ont raison.

Biais d’intentionnalité

  • Qu’est ce que c’est ? Le biais d’intentionnalité est la tendance à attribuer une intention derrière des événements ou actions, même lorsqu’il n’y en a pas.
  • Exemple : un enfant perd son grand-père subitement. Il pense qu’il y a forcément une personne responsable de sa mort, même si la cause était imprévisible ou inévitable.

Biais d’attribution hostile

  • Qu’est ce que c’est ? Ce biais consiste à percevoir de l’hostilité dans le comportement des autres, même lorsqu’aucun indice ne le suggère. Ce biais peut entraîner des conflits car l’enfant réagit de manière défensive ou agressive à des situations perçues à tort comme hostiles.
  • Exemple : un enfant marche accidentellement sur le pied de son camarade, qui interprète cela comme un acte délibéré de malveillance.

Biais de confirmation

  • Qu’est ce que c’est ? Le biais de confirmation est la tendance à prêter attention et à rechercher des informations qui confirment nos croyances préexistantes, tout en ignorant celles qui les contredisent.
  • Exemples : 
    • Un enfant ne prête attention qu’aux défauts d’un camarade qu’il n’apprécie pas, sans remarquer ses qualités.
    • Un adolescent ne prête attention qu’aux informations allant dans le sens du bénéfice de quelque chose qu’il demande à ses parents afin de les convaincre, sans prêter attention aux arguments en défaveur de cette chose.
    • Un enfant demande à jouer à un certain jeu vidéo à ses parents en argumentant : “tout le monde a le droit dans ma classe !” alors qu’il se réfère en réalité à 2 ou 3 élèves.

les différents biais cognitifs

Source : Dans les coulisses de ton cerveau – Lig’Up

Chercher à se débarrasser de ses biais serait un contresens ! En effet, les biais traduisent un fonctionnement naturel du Cerveau, mais ne sont pas une pathologie. La question n’est donc pas de s’en débarrasser, mais d’en prendre conscience pour raisonner de manière critique, utile et juste !

Pour cela, il est nécessaire de s’attacher aux raisonnements plutôt qu’aux opinions. Plus on s’attache à une idée, moins on se détache de nos biais, et moins on aura tendance à raisonner de manière critique.

10 conseils pour apprendre à maîtriser ses biais cognitifs

Les biais cognitifs, bien qu’inévitables, peuvent être gérés de différentes manières.

  1. Accepter ses stéréotypes : reconnaître que chacun a des stéréotypes sans culpabiliser. Cela ouvre la voie à des discussions intelligentes sur les préjugés.
  2. Questionner l’origine de ses opinions : encourager la réflexion sur l’origine de ses opinions et se méfier des arguments d’autorité. Ce n’est pas parce qu’une personne en position d’autorité dit quelque chose que c’est nécessairement vrai. Par ailleurs, à l’heure où Internet relaie les avis de tout le monde sur tout, il est utile de transmettre aux enfants qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une opinion sur tous les sujets.
  3. Se cultiver : stimuler continuellement son esprit en acquérant de nouvelles connaissances pour reclasser les informations stéréotypées.
  4. Douter : apprendre à douter de ses certitudes. Reconnaître que l’autre peut avoir tort ne signifie pas que l’on a raison, et vice versa.
  5. Maintenir sa motivation : garder son Cerveau actif en relevant des défis intellectuels pour stimuler le Cerveau lent.
  6. Prendre garde à la première impression : ne pas se fier uniquement aux premières impressions. Approfondir sa compréhension avant de tirer des conclusions.
  7. Préserver ses ressources physiques : maintenir un bon état physique pour garder des capacités cognitives optimales. La fatigue et la faim peuvent altérer notre jugement.
  8. Alléger sa charge mentale : lors de tâches importantes, se concentrer sur l’essentiel et mettre de côté les préoccupations périphériques.
  9. Gérer ses émotions : apprendre à reconnaître, comprendre et à gérer ses émotions. Cela permet de mieux comprendre celles des autres, et contribue donc à entretenir des relations basées sur l’empathie.
  10. Prendre son temps : éviter les décisions précipitées. Prendre le temps de réfléchir, de considérer tous les critères et de consulter des avis extérieurs si nécessaire.

Enseigner cette méthodologie contribue à former des enfants plus critiques et ouverts, pour favoriser un environnement de décision éclairé et plus respectueux, pour un meilleur vivre ensemble.

Le récap Babaoo’

Les biais cognitifs ne sont pas des défauts à éradiquer, mais des mécanismes naturels du Cerveau. La clé réside dans la prise de conscience de leur existence et de leur influence sur les pensées et actions de nos enfants (mais aussi sur celles des adultes !).

Intégrer ces concepts dans l’éducation, c’est donner aux enfants des outils pour développer leur pensée critique et leur empathie. L’objectif étant de les préparer à prendre des décisions plus éclairées, et interagir de manière plus respectueuse et harmonieuse avec les autres.

Comprendre et gérer les biais cognitifs contribue à un meilleur vivre ensemble et favorise un environnement scolaire et social plus inclusif et bienveillant. Si ce sujet vous intéresse, nous vous recommandons le livre “Votre cerveau vous joue des tours” d’Albert Moukheiber sur les biais cognitifs.

➡️ Lire aussi : Devenir un adulte conscient des autres.

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