Créée en janvier 2024 par le Président de la République, la “Commission Écrans” a pour mission d’évaluer les impacts de l’exposition des jeunes aux écrans, d’examiner l’efficacité des mesures en place et de proposer des recommandations stratégiques.
La Commission, co-présidée par Servane Mouton, neurologue, et Amine Benyamina, psychiatre addictologue, réunit au total 10 membres experts de divers horizons, pour assurer une diversité permettant d’aborder les multiples facettes de ce sujet complexe (voir la liste des membres en bas de l’article).
Au cours de ses trois mois d’activité, la Commission a rencontré plus de 150 jeunes et une centaine de professionnel·le·s pour forger une compréhension approfondie et globale des interactions des jeunes avec les écrans.
Parmi les constats dressés par la Commission, ressort l’omniprésence des écrans et l’hyper-connexion des jeunes, la digitalisation de leur temps libre au détriment d’activités plus favorables à leur bien-être physique et relationnel, ainsi que le risque que l’exposition à des contenus non appropriés fait peser sur leur santé mentale.
Relevant le chiffre stupéfiant de 10 écrans en moyenne par foyer, la Commission attire l’attention sur le fait que les jeunes sont confrontés à une présence quasi constante des écrans, y compris en dehors de leur domicile (école, espaces publics) et donc loin de la protection parentale.
Les experts alertent sur le fait que cette surexposition continue favorise le risque de dépendance, et induit des effets négatifs sur la santé mentale et physique des jeunes : impact sur le sommeil, sur la qualité de la vue, sur l’activité physique (sédentarité, obésité).
La Commission rappelle que l’exposition précoce et excessive aux écrans peut nuire au développement cognitif et émotionnel des enfants en dessous de 4 ans.
Les membres de la Commission alertent par ailleurs sur le phénomène de “technoférence”, autrement dit, l’utilisation des écrans par l’adulte en présence de l’enfant, qui nuit à la qualité et à la quantité des interactions pourtant si importantes pour le développement du tout-petit.
➡️ Lire notre article sur la gestion du temps d’écran.
L’accès facile à des contenus inappropriés, dangereux ou violents pose un risque significatif pour la santé mentale et l’équilibre des jeunes, en particulier lorsque l’exposition du jeune à ceux-ci échappe au contrôle de l’adulte, le privant ainsi de toute protection.
La Commission alerte par ailleurs sur le risque d’enfermement stéréotypique et normalisant provoqué par les “bulles algorithmiques”, qui ont pour effet de promouvoir des contenus véhiculant des représentations extrêmes et polarisées, par exemple, sur les relations entre les hommes et les femmes, la sexualité ou le vivre-ensemble.
Dans son rapport, la Commission propose une stratégie “systémique” déclinée en plusieurs axes pour combattre les effets nocifs de la surexposition aux écrans chez les jeunes. Elle a ainsi établi une liste de 29 recommandations, avec l’intention non pas de culpabiliser les enfants et leurs parents, mais plutôt, d’inviter les acteurs du numérique à prendre leurs responsabilités, au même titre que chacun à son niveau. En voici un résumé :
La Commission préconise de renforcer l’aide à la parentalité et la formation des éducateurs et souligne également l’importance de donner l’exemple en promouvant des espaces et moments sans écran, et en instituant des rituels de déconnexion, devenus nécessaires alors que le télétravail efface parfois les frontières entre vie personnelle et professionnelle.
La publication du rapport de la “Commission écrans” soulève de nombreuses questions dans le milieu de l’Éducation et du Jeu Vidéo. Quelles pourraient être les conséquences sur ces 2 industries ?
Les recommandations de la Commission pourraient entraîner une redéfinition de l’utilisation des technologies numériques en milieu éducatif, pour favoriser des pratiques qui enrichissent et ne nuisent pas au développement des jeunes :
Le cadre d’utilisation des ressources numériques éducatives pourrait ainsi devenir plus exigeant, et restreindre l’accès aux seules solutions apportant une réelle valeur ajoutée à l’enfant dans son parcours d’apprentissage.
Des labels de certification, garants de cette qualité éducative, pourraient ainsi continuer à se développer, améliorant la confiance des utilisateurs par une meilleure lisibilité de l’offre dans le paysage des ressources éducatives.
Les jeux vidéo, souvent au cœur des préoccupations liées à l’addiction aux écrans, pourraient voir des régulations plus strictes concernant les microtransactions et les mécanismes de récompense, orientant l’industrie vers des modèles plus éthiques.
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Heureusement, des jeux vidéo éthiques, ça existe ! Par exemple, Babaoo éduque les enfants de 7 à 11 ans sur le fonctionnement de leur Cerveau pour les aider notamment à comprendre comment les distractions externes, comme les notifications, peuvent affecter leur concentration et leur comportement. En faisant cela, l’intention de Babaoo est d’outiller les enfants pour qu’ils puissent dire “Stop” aux stimuli externes nocifs et rester le pilote de leur Attention.
➡️ Lire aussi : Manifeste de Babaoo
Face à l’urgence d’adresser les défis posés par l’hyperconnexion et la surexposition aux écrans des jeunes, la “Commission Écrans”, nommée par le Président de la République en Janvier 2024, a rencontré plus de 150 jeunes et une centaines d’experts, pour dresser le constat de la situation et évaluer l’efficacité des mesures existantes.
En réponse à un diagnostic alarmant à plusieurs égards (impact sur la santé et le développement cognitif, dangers de l’exposition à des contenus dangereux non régulés, etc.) la Commission a proposé, dans un rapport publié le 30 avril, des recommandations concrètes et opérationnelles à destination de tous les acteurs du numérique, invitant chacun·e, à son échelle, à prendre ses responsabilités, pour le bien-être des futures générations.
Les recommandations qu’elle donne visent à remettre la technologie à sa juste place, pour enrichir et non nuire à la vie des jeunes, et à “redonner du temps humain” aux enfants et aux adolescents.
➡️ Accéder au rapport complet.