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Les écrans se sont immiscés dans nos quotidiens en quelques décennies seulement, opérant une révolution dans les moyens de se divertir dans le monde occidental. Cela a commencé dans les années 70 avec l’avènement de la télévision qui est apparue progressivement dans presque tous les foyers, et se traduit plus récemment par la démocratisation de l’utilisation des Smartphones, des tablettes, des consoles de jeux portables individuelles… à un âge qui ne semble cesser d’avancer. Et en tant qu’adulte, on reconnaît qu’il est devenu difficile de sortir de chez soi sans s’assurer que son téléphone est bien dans sa poche !📱
Les experts ont beau nous répéter encore et encore d’éviter un maximum d’exposer les enfants de moins de 3 ans aux écrans (avec la fameuse méthode “3-6-9-12”, qui reste une ligne de conduite flexible), dans les faits, il est très compliqué de respecter cette mise en garde. Mais pourquoi au juste les écrans sont-ils perçus comme problématiques, et comment réussir à en limiter l’usage ?
Selon Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives de l’éducation à l’Université Paris-Cité et directeur du Laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation de l’enfant au CNRS, l’impact des écrans n’est pas le même chez les enfants de moins de trois ans et chez les enfants plus âgés.
En-dessous de trois ans, les enfants qui se retrouvent surexposés aux écrans développent bien souvent un décalage dans l’acquisition d’un certain nombre de compétences langagières. 💬 Pourquoi ? Revenons sur la manière dont se développe le langage chez le tout-petit. L’enfant développe des compétences langagières lorsqu’il dialogue avec ses parents, ses frères et/ou soeurs, ainsi que les enfants et adultes qui l’entourent… Or, si ce temps est passé sur une activité passive devant un écran plutôt qu’à nourrir ce dialogue, les interactions si précieuses au développement et à l’enrichissement de son langage seront moins nombreuses. Le problème n’est donc pas le temps d’écran en tant que tel, mais plutôt la concurrence que le temps d’écran fait, aux autres activités qui vont favoriser le développement du langage.
A partir de trois ans, la surexposition aux écrans avant d’aller dormir impacte le temps de sommeil et donc le développement de la plasticité cérébrale, c’est-à-dire, la capacité d’apprentissage et de mémorisation. 😴 En effet, c’est durant le sommeil que le cerveau enregistre toutes les informations reçues durant la journée, or, si le sommeil n’est pas optimal, c’est tout le processus d’apprentissage qui peut être remis en question. Attention, les répercussions d’une mauvaise gestion du temps d’écran touchent le sommeil des enfants, mais aussi celui des adolescents… et des adultes !
Inutile d’interdire totalement l’utilisation des écrans dans votre famille, cela n’apporterait que de la frustration et une mauvaise entente entre vous et vos enfants. Une approche alternative consiste plutôt à limiter l’impact que certaines activités sur écran peuvent avoir sur le développement des plus jeunes, en préférant une utilisation ludique et efficace des écrans au quotidien. 🧠
Pour cela, il est important de s’intéresser aux contenus qui captivent vos enfants : posez-leur des questions sur les missions qu’ils doivent accomplir, sur le héros qu’ils interprètent (s’il s’agit d’un jeu), sur ce qu’ils pensent de ce qu’ils sont occupés à consommer. Bref, créez un espace de discussion.
Prenez conscience de la manière dont le temps sur écran est consommé, en installant une horloge, une alarme, un sablier… ⏳ Que ce soit pour jouer, regarder un film, nous avons parfois tendance à perdre la notion du temps tant nous sommes pris dans l’intrigue ou dans le Feed que nous faisons défiler. Une prise de conscience de la manière dont nous passons notre temps ne peut qu’être bénéfique, pour toute la famille !
Comparez ensemble la durée passée devant un écran et celle consacrée à d’autres occupations. Après l’école et les devoirs, il est important de mener d’autres activités épanouissantes jusqu’au coucher, et de varier la nature de celles-ci en fonction de ses besoins à ce moment de la journée. Comparer le temps d’écran et hors écran, et le mettre face aux besoins que l’enfant a, à ce moment de la journée, peut favoriser la prise de conscience qu’il peut être bénéfique de diversifier ses occupations.
Enfin, pour les plus jeunes, choisissez ensemble les activités sur écran, ainsi que la durée et le moment de la journée où celles-ci auront lieu. Par exemple, votre enfant aura droit à la tablette les mardis, le temps de regarder un épisode de sa série ou de faire trois parties de son jeu. Le fait de comprendre le jeu auquel joue votre enfant vous permettra de mieux adapter vos demandes. Certains jeux se jouent selon des rounds qui peuvent avoir des durées aléatoires d’une partie à l’autre. Aussi, pour certains types de jeu, il peut être plus adapté de s’accorder avec votre enfant sur une limite exprimée en nombre de parties, plutôt que sur un temps d’écran.
L’usage des écrans peut avoir des répercussions néfastes pour le développement des enfants à 4 moments en particulier : le matin, les repas, la préparation au coucher et le coucher. Malheureusement dans les faits, ce sont à ces moments-là que les enfants sont le plus exposés aux écrans. Pour aider à lutter contre ces écueils, Sabine Duflo, psycho-clinicienne à Noisy-le-grand (Seine-Saint-Denis) a développé la règle mnémotechnique des 4 “pas” :
Si nous savons aujourd’hui que l’exposition aux écrans des enfants est un sujet de santé publique majeur, il est important d’envisager sa régulation à la fois en matière de temps, mais aussi de contenu consommé. Aujourd’hui, en quelques secondes à peine, nos enfants peuvent avoir accès à Internet, tant pour ses côtés positifs, comme les jeux neuroéducatifs, Wikipédia et autres, que dans ses pages les plus sombres (l’âge moyen du premier visionnage de pornographie est de 10 ans !).
En évitant la surexposition et en privilégiant une expérience à partager en famille, vous aidez vos enfants et adolescents à améliorer leur sommeil, leur forme physique et leur apprentissage au quotidien. En utilisant des méthodes connues comme les balises 3-6-9-12, ou des solutions présentées par des parents motivés à aider leurs enfants à trouver un équilibre digital, comme l’application balnz qui motive et récompense les jeunes à trouver un équilibre avec leur temps d’écran, il est possible de réduire drastiquement le temps d’utilisation des téléphones, tablettes et autres écrans.
Et vous, quelle est votre technique pour éviter la surexposition de vos enfants ?
