Pour commencer, il nous paraît important de souligner que ce terme s’utilise dans un esprit de respect et sans jugement de valeur. Sans définition officielle gravée dans le marbre, nous pouvons décrire la neuroatypie comme « un mode de fonctionnement neurologique ou psychologique qui diffère des standards habituels ». Il met plutôt en évidence des profils cognitifs qui s’écartent de ce que l’on considère généralement comme “la norme”.
Lancé dans les années 90 par Judy Singer, sociologue et mère d’une enfant autiste, le terme de neuroatypie nous invite à une compréhension plus étoffée et nuancée de la diversité humaine. Vers la fin des années 90, d’autres termes ont également vu le jour pour véhiculer le même concept : “neurodiversité”, “pluralité neurologique”, etc.
Ces particularités neurologiques, loin d’être vues comme des défauts, modulent la manière de voir le monde, d’interagir avec autrui, d’apprendre ou de traiter les informations. 💬
✏ Note : on parle de “neuroatypiques” et de “neurotypiques” pour distinguer deux grandes familles d’individus. Les “neuroatypiques” sont ceux dont le fonctionnement cérébral s’écarte de la norme, tandis que les “neurotypiques” représentent ceux dont le fonctionnement se situe dans les limites de la norme, dans une population donnée.
Pour accompagner au mieux les enfants neuroatypiques, le mieux est de valoriser leur différence plutôt que de les conformer à un “modèle neurotypique”. Chaque diagnostic implique des besoins spécifiques et distincts. Les aménagements sont différents pour un enfant Dys et un enfant HPI, par exemple.
Par exemple :
Ces aménagements doivent être pensés en tenant compte des particularités de chaque enfant, pour leur offrir le meilleur soutien possible dans leur développement. 💕
La neuroatypie n’implique pas une intelligence inférieure, mais simplement un système de pensée différent, qui peut être source de difficultés mais aussi d’aptitudes exceptionnelles. L’accompagnement scolaire des enfants neuroatypiques est crucial et doit être pensé pour répondre à leurs besoins uniques.
Ces enfants tirent avantage de méthodes d’enseignement qui respectent leur façon de traiter l’information : l’utilisation de supports visuels pour les uns, ou une approche ludique et procédurale pour d’autres. L’objectif ? Faciliter leur compréhension et mettre en valeur leurs compétences.
Une intégration scolaire réussie pour un enfant neuroatypique repose aussi sur la sensibilisation et la formation des enseignants et des élèves à la neurodiversité.
Cette démarche est cruciale : elle soulève des questions de moyens parmi les enseignants désireux de recevoir la formation nécessaire pour mieux comprendre et accompagner leurs élèves neuroatypiques.
Pas toujours évident pour un enfant neuratypique… Prenons l’exemple d’un exercice demandé en classe : synthétiser un texte étudié à l’école. Pour un élève neurotypique, avec un peu d’entraînement, organiser ses idées et écrire se fait relativement aisément.
Pour un enfant neuroatypique, chaque étape peut potentiellement être un obstacle : ouvrir son cahier, retrouver le sujet et formuler ses pensées. Les distractions, comme un stylo perdu, interrompent son flux de travail, et lui font perdre le fil de ses idées. Chaque interruption, chaque détail à reprendre augmente la pression et la fatigue, surtout quand le temps est compté et qu’il faut déjà passer à autre chose.
Des aménagements spécifiques, un temps de travail supplémentaire pour terminer un exercice, ou des pauses aménagées peuvent aider les enfants neuroatypiques à mieux vivre leur journée d’école. 📚
L’accès à des professionnels spécialisés est primordial pour accompagner les enfants dans leur parcours éducatif. Pour les élèves neuroatypiques, en plus d’un·e psychologue scolaire, d’un·e orthophoniste ou d’un·e ergothérapeute, consulter un·e neuropsychologue peut s’avérer bénéfique. Le·La neuropsychologue évalue et suit l’évolution des fonctions cognitives de l’enfant pour adapter au mieux les méthodes d’apprentissage.
Aussi, l’intervention d’une personne extérieure en classe, comme un·e auxiliaire de vie scolaire ou un·e AESH, facilite les apprentissages grâce à son soutien personnalisé.
Un partenariat solide entre l’école et les familles est indispensable. Les parents sont alors activement impliqués dans le processus éducatif pour accompagner et soutenir l’enfant. Cette démarche collaborative favorise la cohérence des stratégies d’accompagnement à l’école comme à la maison.
Faux. Cette idée reçue sous-estime le potentiel unique et les talents spéciaux de nombreuses personnes neuroatypiques.
Pas nécessairement. Si certaines formes de neuroatypie peuvent comporter des défis d’apprentissage, de nombreuses stratégies adaptatives existent pour les surmonter.
Faux. En réalité, bien que les interactions sociales puissent parfois être difficiles ou stressantes (comme pour tout le monde !), beaucoup aspirent à la compagnie et cherchent à établir des relations.
Vrai. Ces adaptations sont cruciales pour les soutenir et leur permettre de s’épanouir, que ce soit par l’aménagement du temps de travail, des méthodes d’apprentissage adaptées, ou un soutien renforcé au quotidien.