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Quand il vient au monde, le bébé n’a pas besoin d’apprendre à respirer ni à téter le sein de sa maman. Il le fait tout seul, instinctivement. Sans que personne ne lui ait appris, ou montré. Mais très vite, pour sortir de sa condition de nourrisson et évoluer, il va devoir apprendre à faire un tas de choses : parler, marcher, nouer ses lacets, compter… tout un programme ! 🤯
Heureusement, l’être humain est bien fait : il a soif d’apprendre. Du bébé qui a hâte de marcher, au senior qui rêve d’apprendre l’italien, il y a tant de compétences à acquérir ! Mais bien sûr, l’acquisition d’une nouvelle compétence ne se fait pas du jour au lendemain.
Si l’apprentissage est un long chemin plein de challenges et d’opportunités, il est aussi parsemé d’embûches… Eh oui, l’enfant qui apprend à marcher est plus souvent sur son derrière que sur ses pieds ! Mais un beau jour, le voilà soudain qui gambade tout seul dans le jardin. Comment a-t-il réussi ce tour de passe-passe ? Par quelles étapes est-il passé, et pourquoi est-il important de comprendre ces phases clés ? Le Mag Babaoo fait le point pour vous !
Acquérir une nouvelle compétence, c’est magique ! ✨ Et cette magie, c’est dans le cerveau qu’elle opère. Entre sa première tentative et le moment où il marche sans plus devoir réfléchir, l’enfant est passé par différents niveaux de conscience de soi : “Les quatre étapes de l’apprentissage”.
Pour un parent, un enseignant, ou un professionnel de l’enfance, il est primordial de connaître ce processus. Comprendre ces différentes étapes et être capable de les identifier permet d’aider l’enfant à les franchir progressivement, sans les brûler. Donc à acquérir – et consolider – de nouvelles compétences. Bref, à développer son potentiel !
✏ Note : Les enfants ont une soif d’apprendre particulièrement marquée. Chaque fois qu’ils développent une nouvelle capacité (physique ou mentale), ils ont le sentiment de décrocher un super-pouvoir. Alors, ils en redemandent ! 💪
Lors de tout apprentissage (lire, jouer au piano, conduire…), nous passons tous par différents états psychologiques, qu’on assimile à des étapes.
Un peu d’histoire ? 🤓 Le processus a été modélisé il y a une cinquantaine d’années. Appelé à l’origine “Les quatre étapes avant d’apprendre une compétence” par Martin M. Broadwell, il a été utilisé en 1970 par Noël Burch, un employé de la Gordon Training International. Voyons cela en détail…
“Je ne sais pas que je ne sais pas.”
Cette première étape est celle de l’ignorance. C’est par exemple l’enfant qui regarde son papa conduire et qui se dit “C’est facile, moi aussi je pourrais le faire”. Il ne sait pas qu’il n’est pas capable de le faire (il n’a pas appris à conduire). Ou le bébé qui voit les autres marcher et qui ignore qu’un jour il marchera aussi, parce que l’idée ne lui a pas traversé l’esprit. Pour des raisons différentes, ils sont tous les deux incompétents, mais ils n’en ont pas conscience. Mais si vous prenez les petites mains du bébé et l’aidez à se relever, ou si vous passez le volant à l’enfant, ils sauront qu’ils ne savent pas. Cette prise de conscience marque le passage à l’étape suivante. ⤵
“Je sais que je ne sais pas.”
C’est le moment des premiers essais. On se lance, on essaie d’apprendre, on expérimente… et au début, forcément, on échoue. C’est une étape inconfortable, qui peut être mal vécue : “Je ne suis pas doué·e”, “Je n’y arriverai jamais”…
À ce stade, le rôle du parent ou de l’accompagnant est primordial. Face à un nouvel apprentissage, l’enfant (comme l’adulte) a besoin d’être stimulé et encouragé pour progresser, et surtout, pour ne pas se laisser décourager. Patience et persévérance. À moins d’être surdoué, personne n’est capable de jouer la cinquième symphonie de Beethoven après trois leçons de piano ! 🎼
✏ Note : Alors oui, vivre un échec, ce n’est jamais agréable. Mais quand on y pense, se tromper, c’est aussi avoir l’occasion de comprendre ce qui n’a pas fonctionné pour progresser ! Et si nos “Oups !” de tous les jours étaient, en fait, formateurs ? On vous en dit plus sur cette pédagogie de l’erreur dans un prochain article.
“J’évolue et je sais que ça se voit.”
Cette troisième étape est celle des premiers résultats visibles (trop cool de rouler à vélo sans les petites roues !). Tous ces efforts enfin récompensés, bravo ! 👏 Mais il reste encore du chemin à parcourir. Parce qu’à ce stade, la nouvelle compétence n’est pas encore totalement assimilée.
Pour réussir, on a encore besoin de se concentrer, de réfléchir à ce qu’on est en train de faire. Et notre “petite voix intérieure” fonctionne à plein régime ! Ce n’est qu’après avoir beaucoup, beaucoup pratiqué, que l’ultime étape semble se dessiner !
“Désormais, je peux même oublier que je sais le faire.”
Ça y est ! À force de pratiquer (régulièrement) la nouvelle compétence, on arrive à l’exécuter sans plus y penser. L’apprentissage est acquis, c’est devenu un automatisme. Et c’est magique de constater que marcher est devenu la chose la plus naturelle qui soit pour l’enfant qui, quelques semaines plus tôt, faisait ses premiers pas.
Comment savoir à quel moment une compétence est devenue un automatisme ? C’est simple : quand elle peut être exécutée, sans réflexion et sans effort, en même temps qu’une autre tâche. Eh oui, désormais, votre loulou sait faire ses lacets tout en récitant l’alphabet ! 💡
À son insu – et à celui de ses parents – l’enfant est passé d’incompétent inconscient à compétent inconscient. C’est la magie de l’apprentissage ! 💫
✏ Note : Quand une compétence est devenue un automatisme, le travail n’est pas fini. Pour qu’elle reste acquise, il faut pratiquer, pratiquer et encore pratiquer ! C’est un peu comme l’anglais… vous savez, cette langue que vous comprenez mais que vous devriez davantage pratiquer pour mieux la parler ? 😅
Comment cette chose que vous étiez incapable de faire est-elle devenue un automatisme ? C’est de la magie ? Oui, c’est la magie de l’apprentissage ! Mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. Nous sommes tous – et particulièrement les enfants – désireux d’apprendre à faire quelque chose de nouveau. Mais nombreux se découragent en cours de route.
Comprendre les quatre étapes de l’apprentissage pour mieux les franchir, sans baisser les bras, et avoir conscience qu’il faut pratiquer pour progresser, c’est la clé ! Chaque étape franchie est une étincelle dans le feu d’artifice du développement de votre enfant. Alors encourageons nos petits magiciens à s’épanouir, à expérimenter et à transférer leurs compétences d’une expérience à l’autre. 🚀
➡️ À lire également : Comprendre les 4 phases de l’apprentissage.
