La dyspraxie n’est pas un indicateur de l’intelligence ou du potentiel de l’enfant. Elle reflète plutôt une différence dans le traitement de l’information motrice par le Cerveau.
La dyspraxie, aussi connue sous le nom de Trouble Développemental de la Coordination (TDC), peut se présenter sous différentes formes, impliquant des troubles de différentes natures, parmi lesquels on peut citer les suivants.
Les enfants dyspraxiques peuvent avoir des problèmes avec la motricité fine et la motricité globale. La motricité fine concerne des mouvements précis comme écrire, dessiner ou boutonner une chemise. La motricité globale recouvre des actions plus générales comme courir, sauter ou lancer une balle.
Les enfants dyspraxiques ont parfois du mal à évaluer les distances, les tailles et les espaces. Ceci peut rendre difficile des tâches comme les travaux manuels, attraper une balle en mouvement, ou même dessiner.
Sachant que la dyspraxie peut transformer l’écriture en une mission difficile, son impact potentiel sur la performance scolaire est assez évident. Les enseignants et les parents doivent prendre conscience que ces difficultés ne reflètent pas le potentiel de l’enfant, mais nécessitent une adaptation des méthodes d’enseignement.
✏ Note : chaque enfant dyspraxique est unique. Tous ne présentent pas les mêmes symptômes ou difficultés.
La science n’a pas encore réussi à démontrer les causes exactes de ce trouble neurodéveloppemental, dont l’origine n’est pas réellement identifiée.
La dyspraxie peut être développementale mais aussi lésionnelle. On parle de dyspraxie développementale quand il y a une dysfonctionnement cérébral focalisé alors que toutes les autres fonctions sont normales, et de dyspraxie lésionnelle lorsque celle-ci apparaît à la suite d’un trauma crânien, d’un AVC ou d’une tumeur.
Détecter la maladie : le médecin traitant ou le pédiatre peut évoquer le diagnostic. Il arrive souvent que la dyspraxie soit détectée par le médecin scolaire, les difficultés qu’elle occasionne survenant de manière plus visible dans le cadre des activités scolaires.
Affiner le diagnostic : le médecin prescrit ensuite un bilan qui précise le diagnostic afin d’établir un programme de soins adapté à l’enfant. Ce bilan est réalisé par une équipe pluridisciplinaire pouvant associer : un pédiatre, un psychologue, un neurologue, un psychomotricien, un orthophoniste, un ophtalmologiste, un ergothérapeute, un ORL, etc.
Établir un projet thérapeutique : les examens pratiqués dans le cadre du bilan permettent de préciser le diagnostic en vue de proposer à l’enfant des adaptations pour mieux vivre au quotidien. Ces adaptations concernent la sphère scolaire mais aussi la vie à la maison, et peuvent impliquer par exemple : un suivi régulier par un orthophoniste et/ou un ergothérapeute, ou encore l’utilisation d’un matériel adapté à l’école.
Pour en savoir plus, consultez cet article de l’Assurance Maladie.
Accompagner un enfant dyspraxique demande amour, patience et bienveillance. 💖 Chaque diagnostic est différent et les adaptations conseillées le seront aussi.
Un environnement avec des repères visuels peut aider l’enfant à mieux comprendre son espace. Utilisez des étiquettes, des couleurs ou même des formes pour l’aider à organiser sa chambre ou son bureau. Toutefois, ces ajustements peuvent ne pas suffire à répondre à tous ses besoins. Selon le type de dyspraxie, certaines difficultés persistent, comme l’écriture. Dans ces cas, l’utilisation d’un ordinateur pour la scolarité peut s’avérer nécessaire.
Le jeu est plus qu’un simple divertissement pour les enfants, il est en fait un outil puissant pour le développement de diverses compétences. Pour les enfants dyspraxiques, le jeu revêt une importance particulière, il permet de travailler sur les difficultés motrices tout en s’amusant. Oui, l’apprentissage peut être amusant ! 😊
Des jeux comme les Lego sont par exemple excellents pour travailler la motricité fine. Ils encouragent l’enfant à tenir, assembler, et ajuster de petites pièces. Ce type de jeu permet également de développer la planification spatiale et les compétences en résolution de problèmes.
Les jeux de société peuvent aider à améliorer la concentration et la dextérité. Ils sont aussi une excellente occasion pour développer les compétences sociales, comme le partage et l’attente de son tour, ce qui peut parfois être un défi pour les enfants dyspraxiques.
Le dessin, la peinture ou même le modelage de l’argile sont de fantastiques moyens pour explorer et améliorer la motricité fine. Ces activités encouragent l’expression créative, ce qui peut être très gratifiant pour un enfant dyspraxique qui trouve d’autres domaines plus difficiles. Cependant, notons que pour les enfants atteints de dyspraxie sévère, ces types de jeux peuvent être complexes et demander un soutien supplémentaire.
Dans le monde moderne où la technologie est omniprésente, les jeux vidéo peuvent être un allié surprenant dans l’accompagnement des enfants dyspraxiques. Non, tous les jeux vidéo ne sont pas des “pertes de temps” ! Certains jeux sont même spécialement conçus pour stimuler la motricité, l’attention, et même la coordination œil-main.
Bien que le sport puisse sembler un défi, des activités physiques adaptées, comme la natation ou le vélo avec des roues stabilisatrices, peuvent aider à travailler la motricité globale. Ouvrez le dialogue avec votre enfant. Demandez-lui comment il se sent, ce qui lui pose problème et comment vous pourriez aider. Chaque victoire, si petite soit-elle, peut être célébrée.
Le Ministère de l’Education nationale a prévu 4 programmes d’accompagnement pour répondre aux besoins éducatifs particuliers des élèves.
Le Programme Personnalisé de Réussite Éducative (PPRE) vise les élèves qui ne maîtrisent pas ou risquent de ne pas maîtriser les compétences et connaissances essentielles en fin de cycle. Ce programme, élaboré avec les familles et l’équipe enseignante, fixe des objectifs de progrès sur une période déterminée.
Le Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) est destiné aux élèves éprouvant des difficultés scolaires persistantes dues à un ou plusieurs troubles d’apprentissage (comme la dyslexie, dysphasie, dyspraxie, TDAH, etc.). Il est conçu par l’équipe pédagogique en collaboration avec la famille et nécessite l’approbation du médecin de l’Éducation Nationale. Il rend compte des adaptations prévues dans le cadre scolaire pour aider l’enfant à suivre sa scolarité.
Le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) concerne les élèves reconnus handicapés par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Un enseignant référent est chargé d’aider à formuler la demande et d’assurer le suivi.
Le Projet d’Accueil Individualisé (PAI) est prévu pour les élèves souffrant de troubles de santé chroniques sans pour autant être reconnus comme handicapés. Le PAI spécifie les aménagements scolaires nécessaires et détaille les traitements et/ou régimes spéciaux à suivre.
Un élève souffrant de dyspraxie pourra ainsi être soutenu par un Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP), conçu par l’équipe pédagogique sous la supervision du médecin de l’Education Nationale. Pour en savoir plus sur ces dispositifs de soutien et en quoi ils consistent, vous pouvez consulter ce site.
L’utilisation d’un ordinateur peut soulager les enfants pour qui l’écriture manuscrite est difficile. L’agrandissement des supports (par exemple, imprimés sur un format A3 au lieu de A4) et l’aération des textes peut également soulager l’effort de lecture. Les dictées à trous peuvent soulager l’effort d’écriture lorsque la compétence visée est d’ordre orthographique. Enfin, accorder du temps supplémentaire lors des examens ou des activités en classe peut réduire le stress et permettre à l’enfant de mieux démontrer ses compétences. Toutes ces adaptations peuvent faire l’objet d’un PPRE.
La dyspraxie est un trouble qui affecte la coordination motrice. Les causes sont multifactorielles et difficiles à identifier. Les symptômes varient généralement d’un enfant à l’autre et influent directement sur sa vie quotidienne et scolaire.
Un accompagnement bienveillant qui valorise les petites victoires, ainsi que la mise en place d’adaptations tant à la maison qu’à l’école, peuvent aider l’enfant dyspraxique.