Pour les enfants atteints de dyscalculie, un chiffre n’est pas simplement un caractère imprimé sur un papier ou affiché sur un écran. C’est un véritable casse-tête ! 😵💫 Un symbole rempli de mystère et de complexité… Ils peuvent non seulement avoir du mal à les reconnaître et à les écrire, mais aussi à comprendre ce qu’ils représentent. Par exemple, le chiffre “5” n’est pas intuitivement associé à une collection de cinq objets.
✏ Note : La dyscalculie n’est pas liée à l’intelligence de l’enfant, mais à une difficulté spécifique en mathématiques. Pour lui, c’est un peu comme une langue étrangère difficile à comprendre.
Les enfants dyscalculiques ont des difficultés à effectuer des opérations de base comme les additions, les soustractions ou encore à comprendre les concepts de “plus grand que” et “plus petit que”. Les tables de multiplication, les fractions et les pourcentages paraissent insurmontables.
Dans une salle de classe au fonctionnement standard, ces enfants peuvent se sentir perdus, frustrés ou perdre confiance en eux lorsqu’ils n’arrivent pas à suivre le rythme de leurs camarades.
Un retard ou « un problème avec les maths » ne signifie pas nécessairement la présence d’un trouble dyscalculique. Ne pas être doué·e en calcul mental ou ne jamais se souvenir du résultat de 8×7, même à l’âge adulte (expérience personnelle de l’auteur), n’empêche pas la réussite scolaire.
Il ne faut pas confondre ce type de difficulté ponctuelle avec la dyscalculie qui est un trouble spécifique de l’apprentissage d’origine neurobiologique qui persiste dans le temps et demande un accompagnement spécifique.
La dyscalculie est un puzzle complexe, qui ne s’attribue pas à une seule cause, mais plutôt à un mélange de facteurs neurobiologiques, génétiques et environnementaux.
Des recherches en neurosciences montrent que la dyscalculie serait associée à un dysfonctionnement de certaines régions du cerveau, notamment celles associées au traitement numérique et spatial. Ces altérations du fonctionnement de ces zones (principalement au niveau du cortex pariétal) affectent la manière dont l’enfant perçoit et interagit avec les nombres, les espaces et les quantités.
Sans qu’un lien systématique soit mis en avant, certaines études indiquent que la dyscalculie peut avoir une composante héréditaire. Si d’autres membres de la famille ont rencontré des difficultés marquées en mathématiques, il y a une plus grande probabilité que l’enfant y soit lui aussi confronté. Cela ne veut cependant pas dire que si vous êtes dyscalculiques votre enfant le sera forcément, on parle bien ici de probabilité. 😉
Dans certains cas, des faiblesses observées au niveau des processus cognitifs, peuvent expliquer des troubles d’apprentissage tels que la dyscalculie. On pense par exemple à des difficultés de mémoire de travail, ou encore des difficultés d’inhibition.
Il est possible que ces différents facteurs interagissent entre eux d’une manière qui aggrave les symptômes. Par exemple, une prédisposition génétique pourrait être exacerbée par un déficit d’inhibition ou un trouble d’apprentissage (TDAH ou dyslexie par exemple).
Chaque enfant est unique et avance à son propre rythme. Mais parfois, certains signaux peuvent nous interpeler. Si votre petit bout semble perdu face aux chiffres, ou s’il refuse catégoriquement toute activité faisant appel aux chiffres… c’est peut-être le moment de se poser quelques questions.
Une difficulté à compter sur ses doigts, des confusions comme mélanger 26 et 62, ou ne pas savoir lequel des deux nombres 888 et 8 est le plus grand, pourraient potentiellement être les indices d’une dyscalculie.
Mais avant de sauter aux conclusions et de laisser l’inquiétude vous envahir, une discussion avec son enseignant·e pourrait vous éclairer. Après tout, qui de mieux placé·e pour observer et comprendre les défis de votre enfant en classe ? N’oubliez pas que chaque enfant développe ses compétences à son rythme.
Si vos doutes sont confirmés ou persistent, il est temps de consulter un professionnel de la remédiation, tel qu’un orthophoniste ou un neuropsychologue, qui pourra poser un diagnostic.
Une fois le diagnostic posé par un professionnel, des séances avec un orthophoniste peuvent être recommandées. Il aidera votre enfant à développer des moyens de compensation pour alléger les symptômes de son trouble.
Consulter un ergothérapeute peut aussi être utile pour trouver des solutions d’aménagement de son environnement, à l’école comme à la maison, et proposer des activités adaptées qui aideront votre enfant à gagner en autonomie.
Un enfant dyscalculique doit avoir conscience de son trouble. L’accompagnement de son entourage, parents et enseignants, est nécessaire pour qu’il comprenne qu’il n’est pas « mauvais », mais que son cerveau fonctionne différemment.
Comme toujours avec les troubles neurodéveloppementaux ou de l’apprentissage, l’écoute, l’empathie et la bienveillance sont indispensables. Alors, on évite de mettre la pression sur l’enfant et on l’encourage en soulignant ses efforts et réussites. 🥰
Les jeux sont d’excellents alliés : ils aident l’enfant à se familiariser avec les chiffres dans un contexte ludique.
✏ Note : Sans que l’on puisse prévenir la dyscalculie, initier les tous petits aux chiffres et aux nombres, par le biais de jeux pédagogiques par exemple, les aide à se familiariser avec les concepts mathématiques.
Comme souvent, bienveillance, écoute et empathie sont les maîtres mots. On privilégiera les encouragements et félicitations, et on prendra le temps pour comprendre et expliquer les raisons de l’erreur.
✏ Note : La dyscalculie de votre enfant ne doit pas non plus devenir un sujet de préoccupation omniprésent. Le stimuler au quotidien : oui. Mais attention à ne pas vouloir en faire trop. Il faut aussi lui laisser le temps de respirer et profiter d’activités qui lui plaisent sans chercher à tout prix à lui faire faire des maths…
C’est un mythe de penser que les troubles neurodéveloppementaux disparaissent avec l’âge : la dyscalculie persiste dans le temps. Mais heureusement, le soutien de sa famille et un accompagnement adapté dès son plus jeune âge favoriseront le développement de stratégies d’adaptation. Même s’il y a peu de chances qu’il devienne comptable (quoi que…), votre enfant apprendra peu à peu à gérer son trouble et à bien vivre avec. 😊